Interview de Jenny et Frédéric Jacquet – Propos recueillis par Mômes du Monde.
Presque 3 mois d’actions au Maroc ! Pourquoi avoir fait ce choix de partir dans ce pays et sous les couleurs de l’association Mômes du Monde ?
A la base nous avions pour objectif de rejoindre un ami qui a ouvert une école en Guinée. Nous avions donc imaginé un projet plus important d’une durée de 6 mois dont 3 au Maroc, un en Mauritanie, un au Sénégal et enfin le dernier mois en Guinée Conakry. Ce sont les périodes pour chaque pays pour lequel nous pouvions séjourner sans visa. Mais au fur et à mesure où nous préparions ce projet, des événements se sont produits (problèmes politique en Mauritanie, sanitaire au Sénégal et Guinée et pour couronné le tout, l’administration dont nous dépendions nous a accordé un délai de 3 mois maximum pour ce voyage. Une autre raison qui nous a poussé vers ces destinations est la facilité, nous avons décidé de partir 3 mois en camping car, étant musulmans nous voulions vivre une expérience dans un pays musulman entouré de gens de notre confession pour nous imprégner de cet environnement. Le Maroc étant le plus proche, celui dans lequel nous avions des contacts… était donc évident. Enfin nous étions jeunes mariés et souhaitions réaliser notre voyage de noce en Andalousie, c’était l’occasion de faire d’une pierre deux coups.
Le choix de Mômes du Monde était un choix de Jenny, je ne connaissais pas du tout cette association qu’elle m’a permis de découvrir. Elle suivait cette asso depuis quelques années et avait pour projet de travailler avec elle sans qu’aucune occasion ne se présente. C’était cette occasion tant attendue de créer ce partenariat.
Comment s’est déroulé votre voyage, aviez vous un itinéraire à suivre ?
Le voyage était composé d’un mélange de visites et d’actions. Nous avons donc pris la route qui nous a permis de visiter l’Espagne avant de rejoindre le bateau à Gibraltar. (Pas de singe en vue, déception de ma part). Déception assez courte vu le spectacle qu’offrait la traversée du détroit sous le couché de soleil. Une semaine de repos dans un village de pêcheur à Moulay Bousselham et ensuite direction Rabat où nous attendait la première structure, nous avons ensuite rejoint Mohammedia, la vallée de l’Ourika dans l’Atlas, Skoura et Meknes. Nous avions donc un itinéraire à suivre mais également un itinéraire aléatoire pendant nos temps libres qui nous à permis de découvrir la beauté architecturale mais également les paysages marocains et son artisanat.
Dans combien de structures avez vous travaillé, comment s’organisaient vos ateliers artistiques avec les enfants et quelles expériences en avez vous gardées ?
Nous avons rencontré une première structure à Rabat, il s’agissait d’une école située dans l’ancienne médina dont la directrice était française. Cette école accueille des enfants orphelins ou en état de grosse précarité familiale. Ensuite, à Mohammedia, nous avons rencontré la structure qui nous a le plus marqué par leur travail. L’association Ahdane prend en charge la vie de 300 enfants orphelins de père habitant cette ville. Prise en charge médicale, scolaire, vestimentaire, financière, alimentaire et j’en passe. Après avoir quitté la côte atlantique, nous nous sommes dirigé vers Tafza. Village perdu dans l’atlas au point qu’aucun panneau ne l’indique, aucune information sur ce village sur internet, nous partions sans savoir où pour rencontrer les élèves de l’école du village. Cette mission a été courte, une seule journée, mais riche. Nous en avons profité pour visiter la vallée dont les paysages sont magnifiques. Nous avons donc repris la route en direction de Skoura, mais d’abord une étape à Ouarzazate et Agdz. Arrivés à Skoura nous avons eu la plus grosse part de la mission : 4 lieux d’interventions.
L’association Ikhlas qui intervient dans les 19 écoles de l’immense palmeraie de Skoura. Nous avons d’ailleurs eu le plaisir de séjourné dans la kasba où ont été tournés de nombreux chefs d’oeuvre dont Laurence d’Arabie située à l’entrée de cette palmeraie. Cette association nous a donc dispatché dans 3 écoles partenaires à raison de 5 jours par semaine durant 3 semaines. Deux missions par jour. Nous avons également animé un atelier dessin dans leur locaux.
Enfin nous sommes parti en direction de Meknes à la rencontre d’une association pour enfants en état de handicap. La mission a été courte également. Une seule demi journée mais riche en émotions.
Ça fait donc un total de 8 structures dans 5 villes différentes.
Qu’avez vous pensé des structures partenaires et de leur travail sur place avec les enfants ?
Pour l’école de la vallée de l’Ourika à Tafza, notre séjour n’a pas été suffisamment long pour pouvoir nous faire un avis sur leur mission et leur travail. Nous avons néanmoins pu constater la grande motivation des enseignants et de la direction. Ce village berbère perdu au milieu des roches en bordure de rivière compte de nombreux enfants qui seraient déscolarisés sans le courage de ces personnes.
A Rabat nous avons un avis putôt mitigé, l’importance de cette école est capitale. La direction et les enseignants sont irréprochables de ce que nous avons pu y voir. Ce qui nous a donné une réserve c’est l’impression d’être dans une école française au maroc, avec un fonctionnement français, une pédagogie française… C’est du moins l’impression que nous avons eu. A savoir si c’est vraiment adapté au public.
L’association Ahdane à Mohammedia. Si nous pouvions nous y retournerions 12 mois par an. Extraordinaire, nous organisons régulièrement des collectes de matériel pour leur envoyer.
A Skoura nous avons intégré des écoles intéressantes. La grande école du centre ville mène depuis 3 ans un programme de sensibilisation à l’écologie. Elle a d’ailleurs remporté le premier prix parmi toutes les écoles de la région. Nous avons donc orienté nos ateliers arts plastiques vers ce thème. Les créations ont été utilisées pour le spectacle de l’école après notre départ. Nous avons rencontré des enfants géniaux qui plus que les autres avaient des compétences en arts plastiques.
Les 2 autres écoles de la palmeraie luttaient avec leurs moyens pour encadrer les élèves des Douars (hammeaux). Dans l’une de ces écoles, nous avons rencontré un professeur, oncle de Rochdi Zem il est l’un des instituteurs les plus investis rencontrés lors de notre voyage.
L’association Ikhlass quant à elle était débordé de travail, des enfants à recevoir pour du soutien scolaire, des mamans pour des ateliers couture, cuisine…, des enfants pour des temps d’étude sur les ordinateurs et internet…
Nous y avons également organisé une partie de “Ballon de fer” nom donné par un groupe de filles à la pétanque.
Bref des structures investies dans leurs tâches et assez bien organisées avec le soutien d’une association française.
Enfin pour l’association d’aide aux enfants atteints de handicap à Meknes, l’équipe encadrante était très professionnelle, très aimante et motivée. Nous y sommes resté moins d’une demi journée mais les sourires sur les visages des enfants, du personnel et des parents nous ont marqués. D’après les échanges eu avec les éducatrices de l’association, ils parviennent à obtenir de bons résultats.
Projetez vous de partir à nouveau dans le temps à venir sur ce type de mission solidaire ?
C’est un projet que nous aimerions reproduire, les destinations sont variées (Birmanie où se déroule actuellement le génocide du peuple Rohingyas), un des plus ancien peuple birman mais considéré comme étranger et massacré par les bouddhistes de l’Arakan, mais également la Mauritanie, la Guinée et quelques pays d’Amérique du sud.
Quelques mots pour nos amis marocains ?
Envoyez nous un grand plat de rfissa impossible d’en trouver ici.
Merci à vous 2 pour votre remarquable investissement et votre confiance.
c’est EUX, c’est nous, c’est DEMAIN
Visitez la page Facebook de Frédéric Jacquet – ici